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Roméo et Juliette : Pièce tragique

 

 

 

 

 

 

 

 

Coup de foudre et Passion. Mort et Poison. Amour fou, fou, fou et Destin funèbre. 

La pièce la plus connue de Shakespeare va vite, très vite. Et ne pardonne pas.

Les hommes ont-ils le choix de leur destin ou sont-ils inexorablement déterminés par les dieux ?

Shakespeare pose très clairement la question avec Roméo et Juliette et tend un miroir à notre nature humaine  - hélas, trop humaine - 

victime de ses caprices et de ses imaginations pernicieuses. 

Le destin de l'homme est bien entre ses mains.  Encore faut-il qu'il veuille s'en saisir !

Roméo - le romantique mélancolique - et Juliette - l'amoureuse rêveuse attendant le Prince

charmant - sont tous deux victimes de leur passion dans cette pièce. Roméo aimait-il Juliette ? 

Et Juliette aimait-elle son Roméo ?  Le Coup de foudre est-il amour ?

Roméo, en bon romantique, ne séduit-il pas simplement Juliette lors de la scène du bal ;

puis dans la fameuse scène du balcon ?  Ce Roméo qui aimait si passionnément,

si désespérément  sa Rosaline au début de la pièce...

Mais voilà, Roméo Tombe amoureux. Littéralement :  il tombe. Et Juliette cède à cet élan,  irrésistiblement. 

Aurait-il pu en être autrement  ?

On a tant glosé sur cet amour fou, fou, fou, contrarié par la haine des familles ;  les parents responsables du malheur de leurs enfants, etc...

Mais qui disait que cet amour était impossible ?

N'y a-t-il pas toujours une solution quand on aime ?  Quand on aime  vraiment ?

Tout est ici question de conscience, de patience et de tempérance.

Mais en matière d'amour, peu d'hommes sont enclins à ne pas brûler...

Et Juliette et Roméo, en cela, étaient bien les dignes fille et fils de leurs parents respectifs.

La question du Romantisme ou Le Romantisme en question 

Le Romantisme est désir d'absolu ;  de fusion avec les éléments,  le Grand Tout.

Le corps, l'âme, l'esprit veulent s'unir en un tout commun ;  acte (ou objet) le plus souvent charnel et symbolique. 

Le romantique est le plus souvent piégé par son imagination délétère qu'il transforme en fantasmes et en désir de posséder son fantasme tout en le laissant vivre en lui ;  jusqu'à ce qu'il meurt.

Car ce fantasme ne doit surtout pas être réalisé.  De peur d'être déçu.

Le romantique est donc par essence mélancolique :  puisqu'il ne peut faire Un avec le monde ;  ni Un avec les autres ou Un ou Une autre comme il le souhaiterait.  Et donc Un avec lui-même.

 

C'est un éternel exilé qui vivrait dans un désir permanent. Désir éternellement inassouvi.

Cette quête d'une Etoile perdue à retrouver peut durer éternellement pour le Romantique.

Nerval en a fait les frais même si sa production poétique est fantastique. Hugo est un rescapé qui a su parfaitement la transformer ou l'incarner dans sa vie autant que dans son oeuvre. Hölderlin a eu le destin tragique qu'on lui connaît. Beaucoup d'autres, et des moins connus. Beaucoup d'âmes romantiques autour de nous, cherchant cette étoile perdue tout au long de leur vie sans jamais la trouver.

 

Le besoin de fusion avec le Tout.  Voilà ce qui peut caractériser en gros trait l'âme romantique dans son expérience du monde.

Photos : Romain Dauphin-Meunier

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