top of page

                                      La Tempête : Pièce testamentaire

Avec La TempêteShakespeare dit adieu à la scène et à la création poétique.

Sentant peut-être qu'il a tout dit et que l'inspiration le quitte désormais, il renonce à son art et à son génie créateur :

« … De par mon art tout-puissant ; (...) cette orageuse magie, — je l’abjure ici !  Je ne réclame plus de vous, — et c’est mon dernier ordre, qu’une musique céleste (...) Et puis je briserai ma baguette, — je l’ensevelirai à plusieurs brassées dans la terre, — et à une profondeur que la sonde n’a jamais atteinte, — je noierai mon livre. »

 

Dans un vibrant hommage à la création théâtrale, le poète sort de scène en réalisant son ultime tour qui est aussi l'un de ses plus beaux chants d'amour pour l'humanité ;  et sort apaisé des multiples tempêtes que son esprit d'homme et de chercheur a dû traverser pour témoigner avec puissance et acuité des profondeurs et des obscurités de l'âme humaine. 

 

Il rentre à Stratford ;  où il mourra quatre ans plus tard.

Nous sommes dans le temps de l'apaisement ;  celui qui succède aux grandes tragédies.

Shakespeare nous offre trois de ses plus beaux poèmes dramatiques et nous dit avec confiance et sagesse que la vie recèle une infinité de possibilités de rédemption pour l'homme désirant sincèrement s'amender. 

Avec le dernier de ceux-ci, il renonce à son art et acquiesce enfin au pardon et à la paix de l'âme.

Pour se retirer en paix, il faut avoir su pardonner aux autres et s'être pardonné à soi-même.

Le pardon est la condition sine qua non à l'amour et à la paix.

Pour les hommes autant que pour les peuples.

bottom of page